RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)

Publié le 1 Octobre 2020

Alpinisme: Ailefroide Orientale

Cordées: Emma et Johann et Marie et Maxime

 

Après une bonne nuit dans le refuge du Sélé où nous avons été accueillis comme des rois par Raoul, le réveil sonne à 4h00. Ce réveil tardif nous est malheureusement imposé par la météo car il a plu toute la nuit. Le départ est donné un peu avant 5h00, quand la pluie s’est enfin arrêtée.

 

Au départ de la course, seules nos 2 cordées sont présentes, sans doute à cause de la météo. Nous empruntons le sentier vers l’ancien refuge du Sélé, que nous avions repéré la veille. Marie passe devant car la frontale de Maxime n’éclaire plus grand chose, faute de piles... Nous rejoignons rapidement le bas du glacier du coup de sabre en suivant une sente bien marquée.

 

Nous repérons plein ouest le couloir de neige qui permet d’éviter les vires rocheuses qui contournent l’arête sud et ainsi de raccourcir le trajet. Il semble en bonne condition et nous décidons de l’emprunter. La pluie a bien lessivé les anciennes traces et il faut faire les marches mais ça passe bien jusqu’en haut. On prend pieds sur les glaciers de l’Ailefroide et poursuivons l’ascension. On contourne une première barre rocheuse par la gauche. Le sommet de l’Ailefroide est toujours bouché et Johann et Emma décident de faire demi tour à ce moment. Marie et Maxime poursuivent l’ascension.

 

 

RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)
RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)
RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)
RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)
RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)

Au niveau du point de passage de la deuxième barre rocheuse, des plaques de neiges ont glissé et ces glissements ont formé des trous béants. Le faible regel rend leur franchissement particulièrement périlleux mais on arrive à se frayer un chemin et franchir cette seconde barre rocheuse.

On poursuit l’ascension jusqu’à 3550 m d’altitude lorsque la météo ne se montre plus du tout clémente: un nuage s’accroche au sommet et rend la visibilité quasi-nulle, c’est jour blanc. On décide de patienter une vingtaine de minutes en espérant que le nuage se fasse balayer par le vent mais ça n’arrive pas. N’ayant jamais parcouru ce sommet, notamment le passage sur la fameuse « banane », et la neige commençant sérieusement à se transformer, nous décidons de rebrousser chemin.

Le retour ne pouvant se faire par le couloir de la montée, il nous est obligé d’emprunter les vires rocheuses. Arrivés en bas du névé, leur point de départ est loin d’être évident, alors on cherche, on essaie, Marie descend, Marie remonte...mais on finit par apercevoir un cairn sur la gauche. A partir de ce dernier, l’enchainement est évident. Les vires contournent les éperons de l’arête sud et permettent de rejoindre le pied du couloir de neige emprunté à la montée. Les passages sont parfois vertigineux, ce qui les rendent magnifiques. On rejoint à ce moment Johann et Emma qui profitaient tranquillement de leur descente. C’est à peu près à ce moment que le sommet de l’Ailefroide orientale se découvre et nous nargue, saleté, on t’aura la prochaine fois ! On rejoint le refuge du Sélé où une bonne omelette attend Maxime l’affamé, avant de descendre jusqu’au camping d’Ailefroide.

MAXIME

Alpinisme: Col du SELE

Cordées: Nicolas et René

Préparatif avant le départ

C’est la veille au soir entre les anecdotes de grimpeurs et la bière fraiche que commence la préparation. Le sac à dos que nous allons porter d’abord jusqu’au refuge, ensuite au sommet du glacier contient doit être léger ! hehe (est oui !! sinon on râle parce que c’est lourd).

Une polaire, un pantalon chaud et une veste coupe-vent, un pique-nique pour le midi et de quoi grignoter, un piolet les crampons un baudrier le plus léger possible ;) Un kit de mouflage pour crevasse avec la broche. C’est bon le sac est plein ! ;)

C’est parti !

Le départ est donné à 9h le vendredi, nous sillonnons les tentes du camping, petites salutations à Jean-Marc Derobert et nous prenons ensuite le chemin de randonnée qui longe le torrent de Celse Nière en direction des hauteurs .

Le départ très forestier et verdoyant et magnifique, nous apercevons ensuite la cascade de Clapouse et le vallon en dessus qui donne bien envi et qui est vendu par René comme un secteur de sieste formidable. La forêt laisse la place à quelques sapins et nous zigzaguons entre des paysages pierreux et dont les sommets gardent encore, malgré la chaleur de la saison estivale des reflets blancs.

Surprise ! c’est une rencontre unique, un Chamois adulte à peine à 2 mètres du sentier nous observe sans vraiment d’inquiétude. Nous passons à côté de lui et continuons sans qu’il ne s’enfuît, « drôle de rencontre ».

Au croisement du sentier en direction du refuge du Pelvoux, ce sont deux jeunes femmes anglophones qui nous demandes lequel des sentiers choisir en fonction de la difficulté. Maxime leur explique avec un excellent anglais que vers le Pelvoux c’est plus haut et rocailleux mais facile et plus joli comme marche pour revenir avant la fin de la journée en comparaison avec le Sélé qu’il décrit plus comme une marche très aérienne.

Nous arrivons ensuite au pied de plusieurs névés et au loin le refuge du Sélé en objectif. Voici le « Le Mordor » d’après Maxime :)

Le sentier finit par buter au pied du rocher et nous voilà partis dans une série de vires très aériennes avec des câbles pour tenir bon. Ça n’arrête pas de monter et bientôt nous voilà dans la moraine ou en surplomb le refuge nous attend.

En gardant le rythme nous finissons cette marche avec un certain plaisir, celui de quitter les chaussures de rando pour de confortables crocs.

C’est Raoult, le gardien du refuge qui nous accueille et nous débriefe où nous allons dormir. Besoin important, nous nous posons sur les tables en terrasses pour manger. Après ce repas bien mérité, un petit repérage sur la carte des secteurs de demain. Emma et Yohann arrivent avec un peu de décalage au refuge. La sieste gagne ensuite la plupart d’entre nous, Maxime moi et Yohann décidons plutôt d’aller voir l’ancien refuge pour repérer la marche qu’ils feront demain. J’aperçois le glacier du Sélé, c’est vraiment beau de loin et il me tarde déjà le lendemain. Retour ensuite au refuge et repos jusqu’à 19h heure fatidique du repas !

Ce sera une tablée de 9 personnes composé de Marie-Charlotte et René, Emma et Yohann, Marie et Maxime et d’un couple de Haut-Savoyard pour la soirée au Refuge du Sélé. La soupe, le gratin de pâte au fromage, la daube, le fromage et les tartes maisons sont parfaitement passés.

Raoult nous résume les conditions météo pour demain et nous propose le réveil à 3h du matin.

RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)
RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)

Après une nuit au chaud et au calme au vu de l'effectif réduit dans notre dortoir, nous démarrons la journée par un petit déjeuner plutôt matinal. La frontale allumée chaque groupe se lance dans sa course respective. La nuit est claire et la lune éclaire le vallon où nous marchons. C’est après une petite heure de marche noire que nous arrivons au niveau du pont de neige début du glacier. Nous chaussons alors les crampons le baudrier et nous nous encordons. Sur les conseils de René il faut garder le même rythme que lui afin de rester en corde tendue. Au début la pente est douce mais rapidement elle finit par devenir plutôt raide.

Sur un bon rythme nous passons le virage du glacier et entamons la zone des crevasses. La sensation de marcher avec les crampons est vraiment incroyable et la vue tout autour de nous me scotch tout simplement. C'est vers les alentours de 9h du matin que nous atteignons le sommet du glacier et après une petite marche hasardeuse sur une barre rocheuse nous pouvons enfin contempler la vue sur le glacier mitoyen, le glacier de la Pilatte. Et c’est quelques minutes plus tard que nous rejoigne le couple de savoyards. Pour profiter de la vue et prendre quelques photos.

RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)
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RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)
RASSEMBLEMENT AILEFROIDE JUILLET 2020 (PARTIE 2)

Je crois que j'ai attrapé le virus des montagnes parce je me régale et ce n’est pas fini. Nous redescendons alors dans les traces que nous avons soigneusement faites à l'aller. Il n'y a pas de doute c'est vraiment plus simple de descendre que de monter, le retour vers la zone très raides est un jeu d'enfant.

Petit moment formation :

  Premièrement comment s'arrêter si on part en glissade et Deuxièmement comment poser un mouflage pour sortir quelqu'un d'une crevasse. Après ce bref arrêt nous reprenons la descente mais René voyant que je marche facilement avec des crampons se rapproche de moi. Et tout d'un coup je le vois partir en courant.

J’ai à peine le temps de baiser la tête pour regarder la corde que je la vois se tendre d'un coup sec. Le temps de réagir et de comprendre « qu'est-ce qui se passe » je commence à réfléchir à ce que j'ai dans les mains le piolet dans la main droite et le bâton dans la main gauche, alors le piolet je pose la main sur la crosse et je fini finalement par me retourner pour le planter dans la neige pour freiner cette glissade très ludique. Je suis halluciné par la distance parcourue pendant ces quelques secondes rafraîchissante.

Nous reprenons la marche tranquillement et redescendons toujours sur un rythme calme et serein. Nous finissons par arriver un peu avant midi au pied du glacier nous pouvons enfin retirer les crampons le baudrier et les vêtements chauds.

Nous mangeons un bout et c’est reparti pour la grande descente.

Nous passons rapidement à côté du refuge du Sélé mais pas d’arrêt cette fois-ci car l’heure de la sieste nous attend. Nous redescendons soigneusement les vires de la veille et en godille sur les névés avec plus ou moins de succès. Nous retrouvons à nouveau notre amis le Chamois non loin de l’arrivé et retrouvons finalement Marie-Charlotte au camping pour débriefer cette course à l’aide d’une bière bien fraiche.

Encore merci à René et Marie-Charlotte pour cette découverte glacière.

 

NICOLAS

Rédigé par CLUB ALPIN FRANCAIS TOULON

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