Du Sélé au Pic Coolidge - Camp d'été 2015 - 11 au 13 juillet

Départ à 7h du camp d'Ailefroide pour Marino et Monique à la fraiche. Pour les autres - Charlotte et René, Coelia et Eric, Pierrot, Isa et Alex - dont la plupart sont arrivés la veille, le départ se fait à 10h. Coraline et Denis nous rejoignent tout juste à l'heure pour partir avec nous. Encore un quart d'heure d'attente et nous pouvons entamer notre première étape : la montée au refuge du Sélé. Nous commençons à 1550 m d'altitude.

Le sentier de départ est agréable, à l'ombre dans les sous-bois, il faut en profiter ça ne va pas durer.... Le passage au soleil se fait directement sentir, ça tape nous recherchons le moindre passage ombragé. 

Après 2h30 de marche dont la plus grande partie en plein soleil nous arrivons au bord d'un torrent où une pause fraicheur s'impose! Nous nous aspergeons d'eau, enlevons les chaussures pour un bain de pied glacé, grignotons un morceau et faisons une pause photo! 

Après une dizaine de minutes, nous repartons plus frais. Le refuge n'est pas loin. Il faut crapahuter un peu dans les rochers où des câbles ont été installés pour rassurer les moins aguerris. 

A 14h nous sommes au refuge à 2511 m. L'étape était courte mais très fatigante à cause de la chaleur.

Un baquet dans lequel est capté l'eau du torrent nous permet de nous débarbouiller ce que l'on peut débarbouiller en public pour le côté plus intime se passe dans les toilette à l'aide d'un simple tuyau d'arrosage. Quelle est agréable cette eau bien fraiche!

Nous prenons le temps pour une récupération hydrique et pour le repas du midi puis c'est l'heure de la sieste, il faut en profiter demain on se lève tôt.

Avant le repas du soir qui est servi à 19h, nous préparons les sacs pour le lendemain. Il nous faut régler les crampons et préparer les cordes pour ne pas perdre de temps, l'étape du lendemain est longue. Une fois les cordées prêtes nous allons manger.

Au repas, la traditionnelle soupe, une daube servie avec des pâtes, du fromage et du gâteau au chocolat. Le tout accompagné de vin rouge offert par Denis.

A 21h30 il est temps d'aller se coucher, la nuit va être courte d'autant plus qu'il y a toujours des ronfleurs pour rajouter de la difficulté (pas de délation mais on les connait déjà...).

La nuit a été agitée pour certains, les ronflements en ont agacé quelques uns. Eric, innocent s'est fait secoué par Isa qui a cru qu'il faisait parti des musiciens nocturnes. Le pauvre, il ne redormira plus à côté d'elle.

A 3h15, Raoul, le gardien du refuge nous réveille de sa voix douce. Il ne faut pas trainer. Tout le monde s'habille, un coup d'eau sur le visage pour effacer les traces de cette courte nuit et on se retrouve tous au petit-déj dans une ambiance silencieuse. Quelques tartines, du café ou du thé, un jus et à 4h c'est le départ! 

Nous nous dirigeons vers le Glacier du Sélé qui comme la plupart des Glaciers cette année a beaucoup reculé. 2h plus tard nous chaussons les crampons, les cordées se constituent. Nous avons la cordée féminine des poulettes avec Charlotte en chef et Isa et Alex en suiveuses. Les cordées volantes des barios et des chamois constituées respectivement de Denis et Pierrot et de Eric et Marino. Et la cordée des Sans Nom (comme le pic nous ont-ils expliqués, en fait ils ne sont pas drôles ils n'avaient pas d'idée de nom....) avec René en chef et Coraline et Coelia en suiveuses. 

Une fois équipés nous attaquons la montée sur le glacier qui s'avère très agréable. Nous ne trainons pas nous sommes dans une zone de crevasse, il faut en sortir rapidement et ne surtout pas s'y arrêter. Une fois la zone dépassée, la pression retombe, une pause technique pour certains/aines... puis nous continuons vers le Col du Sélé. 

A 8h nous y sommes, l'altitude est de quasi 3300 m, la vue est magnifique. D'autres cordées s'en vont dans la traversée des Boeufs Rouges. Le temps de grignoter un morceau et nous descendons de l'autre côté du col pour rejoindre le Glacier de la Pilatte puis le refuge du même nom qui culmine à 2577 m. 

La descente se fait dans les rochers en désescalade, nous restons encordés. Puis un petit rappel nous force à attendre. Nous prenons pied sur le glacier de la Pilatte. Il faut rechausser les crampons. Le début du glacier se fait en mode crapaud, ça descend! Puis nous faisons notre chemin tranquillement jusqu'à arriver sous le refuge. Il va falloir crapahuter à nouveau. Nous enlevons crampons et lovons les cordes. Des câbles et des échelles nous facilite la montée au refuge telle une via ferrata mais sans longes.... 

A 12h12, heure favorite de môssieur Obélix, nous arrivons au refuge et bien sur c'est l'heure de manger. Nous prenons un divers rafraichissements bien agréables pour accompagner le repas. Marino nous fait envie, il a choisi l'omelette et le dessert du jour, une tarte au citron meringuée, aie aie aie quelle odeur.... Malheureusement la seconde étape ne s'arrête pas là! 1h plus tard nous repartons en direction du Refuge de Temple-Ecrins qui culmine à 2410 m.

Il nous faut pour cela redescendre dans la vallée le long du Vénéon pour ensuite remonter en direction du refuge... C'est donc parti, Marino et Coelia partent tout schuss, ils auront chacun gagné un demi-tour à des intersections ratées... Isa qui elle a gagné des ampoules sous les talons, du jamais vu, souffre le martyr et reste en arrière avec sa coupine Alex et Eric qui gagne la palme d'or du garde-malade. Le rythme est faible à l'arrière, la chaleur n'aide pas. Les premiers sont loin devant!

Après 1h30 dans le vallon arrive le moment tant attendu de la montée au refuge. L'air est chaud et nous fait souffrir dans cette dernière montée. Des passages frais nous permettent de souffler et de nous rafraichir un peu avant de retrouver 1m plus loin la chaleur suffocante. 

A 17h nous arrivons enfin au refuge où une bonne surprise nous attend, une douche chaude. Même si le chaud n'était pas obligatoire, il reste très agréable de pouvoir s'isoler dans une cabine même rustique et de profiter grassement du jet d'eau réchauffée au soleil. Chacun s'occupe à son rythme. Certains font leur sac, d'autre vont directement à la sieste et vice et versa. Isa a tellement mal au pied qu'elle s'endort en fronçant les sourcils... dur dur.

Vers 19h, nous rôdons autour de la salle à manger jusqu'à ce que le repas soit servi. Le menu reste classique : soupe, pâtes et boeuf carottes, fromage et gâteau. Nous nous régalons néanmoins! Une fois le repas avalé et les dents brossées tout le monde court se coucher. La nuit va être bonne après 12h de marche.

Une fois n'est pas coutume, nous nous réveillons à 3h30. La voix de la gardienne nous sort un peu plus en douceur de nos rêves que la veille. Le réveil est néanmoins un peu plus dur, il faut se faire violence, la dernière étape n'est pas la moindre!

Le petit-déj est bien garni, nous nous faisons plaisir pour attaquer cette journée! A 4h30 nous sommes presque tous prêts. 

Nous attaquons directement par la montée en direction du Col de la Temple. Comme depuis deux jours la caillasse nous accompagne, cette année la neige se fait désirer. Avec un hiver quasi inexistant, on ne pouvait pas s'attendre à mieux.... Coelia qui a accumulé de la fatigue a du mal à commencer ce matin. Eric et Marino se sacrifient pour la délester et lui simplifier la route. Quels hommes!

Pendant ce temps le jour se lève doucement et nous découvrons un paysage presque lunaire, heureusement que quelques fleurs viennent colorer cet environnement marronnasse. 

Toujours deux heures plus tard nous enfilons les crampons pour une courte partie dans la neige. La fin de l'ascension au col se fait dans la caillasse.

Et à 8h nous voici au Col de la Temple à 3301 m. Le paysage a bien changé par rapport à l'an dernier où nous avions les pieds dans la neige. Le Glacier suspendu des Ailefroides montre des fissures peu engageantes....

Les plus fatigués restent au bivouac du col à l'abri du vent pendant que les autres s'attaquent au Pic Coolidge. Les cordées  des poulettes et des chamois ne changent pas et René s'encorde avec Denis.

Après un passage en crapahutescalade nous retrouvons de la neige avec plaisir... mais pas pour longtemps. Un passage en pierrier où l'altitude commence à se faire sentir puis il est temps de chausser les crampons. Isa s'arrête là dépitée, ses ampoules l'a font trop souffrir et elle pense à la longue descente qui l'attend. Elle se cale en mode nem dans sa couverture de survie pour rester au chaud et commence une longue attente. Alex et Charlotte continuent, le Pic Coolidge ne gagnera pas cette fois!

A l'arête finale nous déchaussons les crampons et c'est en escalade facile que nous arrivons à l'antécime. René prêt à s'arrêter là n'est pas étonné quand Alex et Charlotte lui disent "on va au pic!". Quelques minutes plus tard, il est 10h45, nous avons gagné! Nous sommes sur le Pic Coolidge à 3775 m d'altitude! Les collègues sont minuscules tout en bas. Le temps d'une photo souvenir et nous redescendons pour ne pas faire trop attendre les autres. 

Nous reprenons Isa au passage qui nous avoue avoir fait une sieste. A 13h nous retrouvons le reste du groupe au col. Ils ont aussi profité de faire une petite sieste réparatrice. Le temps de manger un bout, de se tartiner de crème solaire (pardon Charlotte j'ai craqué...) et il faut repartir, c'est loin d'être fini!

La descente commence de façon aérienne dans les éboulis qui rejoignent le Glacier Noir. Nous restons proches les uns des autres et faisons gaffe de ne pas faire tomber de pierres, le sol est très instable. Après 1h de descente sous tension nous nous encordons pour la suite sur le glacier. De nombreuses crevasses nous saluent et refont monter la tension. Personne ne parle, il faut avancer un point c'est tout! Arrivés en bout de la partie enneigée du glacier (très courte....) nous rangeons crampons, piolet et cordes et c'est partie pour plus d'une heure de cheminement dans le pierrier. Heureusement que des kairns nous montrent la voie. La fin est difficile, beaucoup tombent à court d'eau, il fait chaud et la fatigue s'est accumulée. Une fois la moraine en vue, l'espoir revient mais c'est loin d'être la fin. 

Une dernière traversée sur neige très courte mais où il ne faut pas faire d'erreur nous rapproche encore plus de la moraine.

Nous prenons le temps pour une petite pause puis nous repartons, nous pensons à Monique qui nous avait quitté au refuge du Sélé et qui doit s'inquiéter l'heure tournant. 

A 18h nous sommes sur la moraine, on tient le bon bout. Et à 20h tout le monde est au pré de Madame Carle. Nous nous jetons sur des rafraichissements.

Les premiers sont partis en stop chercher les voitures au camping pour venir chercher les derniers.

De retour au camp nous retrouvons Guillemette et Bruno P, Charles et Bruno L et leur ami Fabien accompagné de son chien Boucan ainsi que Monique.

Le temps de prendre les douche et l'apéro, nous mangeons à la nuit tombante. Pierrot exténué par la chaleur ne veut même pas se faire à manger. C'est Alex en pleine forme (on se demande bien comment) qui s'occupe de le nourrir ainsi qu'Isa. Nous avons encore la force d'aller manger une glace au petit village d'Ailefroide... mais en voiture, les pieds refusent de nous porter encore plus de 5 minutes. Elle est délicieuse!

Puis vient enfin le moment tant attendu du dodo!! Les lumières s'éteignent vite et les paupières n'ont jamais été aussi lourdes!

Une bonne nuit pleins de rêves nous attend!

A demain!